Composition présentant des instruments de pesage de taille très réduite (certains d’entre eux constituant probablement des modèles de démonstration) : pour fixer l’échelle, le tablier du pont-bascule qui sert de support à la plupart des balances ne mesure que 50 x 30 cm
Les balances, les poids et de façon plus générale les autres objets servant aux mesures traditionnelles (linéaires ou de capacité), ont-ils leur place sur un site consacré aux outils anciens, à l’art populaire et aux objets de la vie quotidienne d’autrefois ?
Les objets destinés à mesurer (1) ou à peser ne se rattachent évidemment pas aux outils. Pas davantage à l’art populaire, alors que beaucoup de marchands n’hésitent pas à les inclure dans cette seconde catégorie, bien que la plupart de ces objets soient l’œuvre de professionnels chevronnés qui, dès la fin du XVIIIe siècle (et même bien avant pour les poids obtenus par moulage de métal fondu), en ont produit la plupart en série.
S’il fallait donc absolument ranger les balances, les poids et les mesures dans des trois catégories auxquelles le site Outils-passion est dédié, le terme « objets de la vie quotidienne » conviendrait assez bien. Car les mesures à grains et à liquides ont de tous temps été indispensables à la vie rurale. Quant aux balances et les poids, plus coûteux et longtemps réservés aux marchands urbains, ils se sont largement répandus dans la société à partir du début du XIXe siècle, lorsque l’industrialisation de la métallurgie a permis de les produire à moindre coût.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, l’irruption de l’électronique dans le pesage et le mesurage a rapidement déclassé les instruments traditionnels, qui sont passés du statut d’objets utilitaires à celui d’objets de brocante pour le bonheur des collectionneurs ou simplement des amateurs de belles pièces décoratives. C’est particulièrement vrai pour les balances et les poids, qui sont régulièrement proposés sous une grande diversité sur les brocantes et dans les autres commerces d’antiquités, suscitant toujours les mêmes questions fondamentales chez les amateurs :
– Qu’est-ce que c’est ? Et à quoi cela sert-il ?
– Quand et où cela a t-il été fabriqué ? Et par qui ?
– Est-ce complet ? Et est-ce authentique ?
Heureusement pour les curieux et à la différence des outils et des objets relevant de l’art populaire, les poids et mesures ont depuis l’Antiquité été en permanence soumis aux contrôles diligentés par les autorités locales ou nationales. Ils portent donc presque toujours des poinçons et souvent des mentions explicites d’unités, qui représentent une source précieuse pour leur identification et surtout pour leur datation, à condition évidemment de disposer de références adéquates.
Face à cette demande et dans le but de fournir quelques éléments de réponse à ces questions, Daniel Verdier a donc jugé utile d’ouvrir sur son site une rubrique consacrée aux balances, aux poids et à quelques autres mesures traditionnelles. Comme je suis passionné par le sujet depuis plus de deux décennies et que je suis affilié à diverses associations françaises et étrangères consacrées à ces domaines, il m’a fait le redoutable honneur d’animer cette rubrique.
Je l’alimenterai tout d’abord par quelques textes à caractère général :
– synthèse historique (essentiellement tournée vers le pesage),
– aperçu de la genèse et de la mise en place du Système métrique,
– résumé des procédures de contrôle, incluant un tableau des poinçons métriques.
Suivra progressivement (en fonction de travaux déjà disponibles par ailleurs) un jeu de fiches thématiques présentant chacune, par catégorie d’instrument, une courte synthèse illustrée par trois ou quatre objets emblématiques. Dans le cas des balances les catégories correspondent soit aux différents systèmes de pesage (selon des critères techniques : balances à bras égaux, romaines, Roberval, etc.) soit à des domaines d’utilisation très spécifiques (postal, monétaire etc.). Pour les poids, les mesures linéaires et les mesures de capacité, les catégories sont déterminées en fonction des systèmes d’unités en vigueur pendant une période donnée.
Un dernier mot : citer mes sources a toujours été pour moi une nécessité impérieuse, ne serait-ce que par respect pour le lecteur. Mais dans le cas de pages aussi synthétiques (tout comme dans celui des diaporamas qui servent pour mes conférences) le renvoi à des références très nombreuses plomberait des textes aussi courts. J’ai donc choisi de faire d’une pierre deux coups en présentant à part une bibliographie sélective et (parfois) commentée, complétée par une liste de sources d’autre nature (Musées, associations, sites Internet), afin d’offrir au lecteur des champs d’investigation plus complets et plus variés que les pages qui seront présentées ici.
Pour toutes précisions, compléments ou rectifications éventuelles merci de me contacter à l’adresse électronique suivante : m.heitzler@laposte.net
(1) Je ne traiterai ici que des instruments de mesure qui portent la mention d’une (ou de plusieurs) unité(s) ainsi que les graduations afférentes, ce qui exclut ceux qui servent à relever de façon empirique une mesure (telles les roulettes de charron) ou à la reporter (tels les compas).
Michel Heitzler, janvier 2011.
© Sauf mention explicite, les objets et les documents présentés ici sont issus de ma collection personnelle. Selon la loi du 11 mars 1957 (alinéas 2 et 3 de l’article 41), ces images et ces textes sont sous copyright de l’auteur (et autres ayants-droit pour certaines images) et d’Outils-passion. Leur reproduction totale ou partielle en dehors de l’usage privé du copiste est illicite, aux termes de l’alinéa 1er de l’article 40.
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PARTIE 1 — INTRO : http://www.outils-passion.com/?p=1155
PARTIE 2 – : http://www.outils-passion.com/?p=1156
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